Un résumé des propositions émises par les participants au groupe de travail Annonceurs

De gros efforts d’inclusion et de parités parmi les effectifs

Eric Trousset, Groupe La Poste, président de l’IREP, trace un rapide état des lieux du marché publicitaire. Rappelant que les travaux de l’IREP  remontent à 50 ans, il explique que la transformation de ce marché s’était accélérée avec la montée du numérique. Avant lui, les transferts d’investissements d’un support à un autre (journaux, radio, cinéma, télévision) faisaient appel aux mêmes compétences ; le numérique a tout changé. Aujourd’hui, 40% des recettes nettes de la publicité proviennent du numérique, il était à moins de 10% il y a à peine une décennie

Gaëlle Picard, Docaposte, souhaite inclure des sujets sur la parité soulignant qu’un des axes de développement pourrait être les sujets de reconversion des femmes dans le numérique.

Le plan d’action de Docaposte et ses initiatives dans le cadre de d’inclusion, recrutement et formation mais aussi de la Parité comprend des premières initiatives durant l’année 2019 avec Olivier Vallet, PDG Docapost, a été signataire du Manifeste de reconversion des Femmes dans le Numérique ( Syntec- Social Builder) dont l’ambition est de mobiliser un maximum d’entreprises (tous secteurs confondus), pour faire bouger les lignes en interne afin d’accroître durablement la présence des femmes dans les métiers du numérique.

Valérie Louradour, Groupe La Poste, rappelle combien les transformations des supports de communication et des métiers continuent d’impacter le Groupe La Poste. Ainsi la baisse du courrier et la montée en puissance du numérique sont des sujets de réflexion depuis de nombreuses années. Les transformations vont se poursuivre et même s’amplifier. Plusieurs projets pilotes sont déjà lancés notamment en matière de reconversion professionnelle. Ce terme est d’ailleurs mal connoté, alors qu’il est nécessaire de prôner qu’un changement de métier est en soi tout à fait naturel. Il est préférable de parler de nouvelle orientation professionnelle. Ainsi, La Poste soutient ses collaborateurs afin qu’ils puissent franchir un cap et accéder à une nouvelle employabilité, comme par exemple un facteur devenant un organisateur process.

Jeunes, quartiers et parcours difficiles, freelances, les défis du plein emploi sont nombreux

Pour Jean-Christophe Brochet, ENGIE, approuvant les propos tenus, il rajoute qu’il fallait notamment inventer des dispositifs novateurs en matière d’employabilité. Il faut que l’ensemble des parties prenantes fasse preuve d’innovation (entreprises, acteurs publics, collaborateurs, dirigeants). Il partage sa préoccupation pour les habitants des quartiers difficiles, ou ceux avec des parcours de vie difficiles, pour lesquels il est impératif de construire des passerelles avec le monde de l’entreprise. De plus, dans les prochains mois, un grand nombre de collaborateurs sans problème jusqu’ici, vont se retrouver en difficulté et éloignés de l’emploi. Certes, il existe des dispositifs mais il faut trouver d’autres sources de financement. Dans le secteur de la communication en particulier, tout le monde ne trouvera pas d’emploi, il faut par conséquent diriger ces effectifs vers des secteurs en tension comme par exemple le numérique. En revanche, on ne s’improvise par codeur aussi la formation a un coût surtout pour une filière communication très atomisée majoritairement  composée de TPE et de PME.

Romuald Chemineau-Gricourt, Pôle emploi, confirme se retrouver face à un afflux de candidats, jeunes diplômés, et de plus en plus de personnes confirmées. Les entreprises manifestant leur préférence pour des candidats expérimentés pas forcément beaucoup plus coûteux et immédiatement opérationnels, il est nécessaire d’accompagner les jeunes vers un premier emploi. Une campagne comme « un jeune, une solution » est une bonne préparation opérationnelle à l’emploi. Pôle emploi souhaite faire progresser ses conseillers afin qu’ils puissent mieux accompagner les jeunes et les demandeurs d’emploi en recherche de transition professionnelle. Il convient notamment de faciliter leur transfert vers d’autres secteurs en tension mais aussi de favoriser la création d’entreprises. Pôle emploi est ainsi le premier « business angel » de France.

Eric Trousset conclue en expliquant que la montée des effectifs des freelances, par choix ou nécessité, traduit une forme « d’uberisation » de l’emploi. Avec du bon : les plateformes digitales référencent des freelances et leur proposent de s’exposer à un plus grand nombre de clients finaux que celui présent dans leur propre réseau personnel. Elles permettent à des freelances de trouver des projets qui leur seraient demeurés inconnus autrement.. Le risque à contrario est que compte tenu de l’accélération des technologie et la nécessité pour les métiers d’être à la pointe des innovations, de plus en plus seront externalisés.