Un résumé des propositions émises par les participants au groupe de travail Industrie

L’enjeu de la transmission des savoirs et la formation aux métiers

Guilhem Boucon, Paragon, explique comment la transformation digitale est multiple. Elle concerne les process de management, la transformation des  métiers, la digitalisation du traitement des factures ou des abonnements. Cette évolution est facilitée par les outils web à disposition auxquels se rajoute l’IA qui sait reconnaître les pièces, les bonnes dates et les bons noms, etc. Côté recrutement, il déclare ne pas avoir trop de mal à trouver les compétences adéquates mais à trouver des experts en capacité de comprendre leur métier et de l’expliquer. C’est tout l’objet de la formation interne qui développe les capacités d’écoute, la curiosité et le sens  du détail.

Lionel Chaumeil, Groupe Chaumeil,confirme ne pas rencontrer de difficultés majeures grâce à une politique d’adaptation continue avec l’énorme enjeu de former les collaborateurs aux exigences de la transformation digitale.

Toutefois, il insiste sur l’erreur commise par de nombreuses entreprises, notamment les plus grandes, qui coupent leur budget communication, au risque de disparaître du scope de leurs clients. Il préconise qu’une campagne de communication rappelle le rôle de levier économique assuré par les acteurs de la filière et de part leurs expertises.

Loïc Lefebvre, Groupe Diffusion Plus, rappelle toutefois qu’il lui semble important que les institutionnels gardent à l’esprit combien était variées les situations des entreprises, selon leur taille, histoire et activité.  Il est par conséquent difficile de dégager une ligne commune. Il souligne aussi l’énorme influence des gouvernances sur la perception et la résolution des défis posés par la crise qui varie selon l’âge des membres ou leur culture d’entreprise. Et même si tous les sujets doivent partir du haut dans un mode « Top Down », les intérêts diffèrent selon que la société soit tenue par des entrepreneurs ou les salariés, un fond d’investissement ou bien un collectif d’actionnaires.

Sur le sujet du recrutement, il déplorait les difficultés éprouvées dans les usines. Malheureusement, force est de constater que l’industrie n’attire plus et qu’elle souffre d’une mauvaise image en matière de condition de travail.

En matière d’évolution des pratiques, ceux sont les managers qui semblent les plus désorientés face au télétravail.  Ils éprouvent des difficultés notamment à piloter leurs équipes, à déléguer des responsabilités, à redéfinir leurs objectifs et à mesurer les KPIs.

Ré-enchanter le monde du travail dans les usines

Nassib Kazma, Groupe Sprint,explique combien était forte et rapide la transformation digitale même dans les petites entreprises, l’amenant à porter des réflexions sur la filière graphique autour de l’imprimerie 4.0 au sein d’organisations professionnelles comme la CCFI. Il poursuit en expliquant que la dématérialisation dans sa société avait commencé au niveau des outils de gestion, de la réception automatisée des flux de fabrication, des bons de commande, des factures, des bons de livraison. Pour ce qui concerne la formation, il travaille avec des centres de formation et accueillir dans les ateliers des entreprises prêtes à partager leur expertise notamment dans les imprimeries.

Gaëlle Monteiller, Tod,  prône un « Happy management » qui sait donner du sens. Ainsi, il est nécessaire de ré-enchanter l’entreprise et plus particulièrement les usines. Les DRH éprouvent des difficultés à recruter et à piloter les fonctions managériales qui ont du mal à motiver leurs équipes et par conséquent à les retenir. Déjà, avant la crise,  30% des CDI s’en allaient avant un an.  Le problème ne réside pas dans les compétences mais dans la capacité des entreprises de porter des valeurs qui se vérifient au quotidien. En matière de réorganisation, il apparaît fondamental que l’entreprise sache faire la distinction entre les collaborateurs fonctionnant mieux en mode transversal et ceux à l’aise davantage dans une structure verticale.